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k - AU COEUR DES ETOILES : L'ILE DE TOBA

Toba est le plus grand lac volcanique du monde dans le nord de Sumatra en Indonésie. Sumatra étant elle-même une ile, l'ile de Toba, encore appelée Samosir, est une ile dans une ile.

En réalité, Samosir n'est ile que parce qu'un canal d'un km de long y a été creusé à hauteur de Pangururan, le plus gros bourg, qui mérite à peine le qualificatif de "ville", pour l'isoler du reste de Sumatra. Mais le tour de l'ile faisant 140 km, on ne va pas chipoter pour si peu.

L'histoire géologique du lac de Toba mériterait qu'on s'y arrête mais ce n'est pas l'objet de ce blog. Le visiteur fera bien de s'y référer avant son voyage pour mieux s'inspirer de l'esprit des lieux, magnifiques de surcroît.

 

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Pour atteindre TOBA

Le passage par Medan, la capitale de Sumatra, est presque obligé, que l'on vienne directement d'Europe ou d'une autre grande ville du sud-est asiatique.

Ensuite il y a presque 200 km pour atteindre le lac de Toba. C'est bien sûr possible de faire la route à vélo mais je ne le conseille pas.

D'une part, hormis pour le dernier quart, les paysages n'ont rien d'exceptionnels. Pendant une centaine de km on reste en zone semi-urbaine sans intérêt. Ensuite, en s'enfonçant à l'intérieur de l'île on traverse des collines où la jungle primitive a été saccagée au profit d'immenses champs de palmiers à huile sous lesquels rien ne pousse. Il n'y a qu'en fin de parcours, alors qu'on aborde la montagne que l'on se retrouve dans un environnement à peu près naturel.

D'autre part, et c'est le plus important, la circulation est dangereuse en Indonésie,  particulièrement pour les cyclistes dont les automobilistes locaux ne tiennent aucun compte. Donc plutôt que de risquer sa vie pour atteindre le paradis, mieux vaut y aller en bus ou en taxi. Cette dernière option n'est pas aussi coûteuse qu'il y paraît, surtout si l'on voyage à plusieurs et que l'on prend sa bicyclette avec soi.

 

 

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Les Indonésiens sont conscients des dangers de la route comme le montre ce monument aux morts un peu spécial entre Medan et Toba

 

 

D'une façon générale je ne recommande pas de louer un vélo en Asie mais à Toba c'est différent. On y trouve des VTT de qualité satisfaisante à un prix correct, à condition toutefois d'éviter la période de pointe touristique.

 

La meilleure saison

D'un point de vue climatique, il n'y a pas vraiment de saison qui soit supérieure à une autre. Nous sommes en climat équatorial tempéré par la présence de la mer qui n'est qu'à quelques dizaines de km et par l'altitude. Le lac de Toba se situe en effet à 900 m.

Mais qui dit climat équatorial dit aussi pluie toute l'année. Il ne pleut pas nécessairement tous les jours ni longtemps à chaque fois mais il faut s'attendre à devoir rouler parfois sous la pluie, de la pluie pas forcément désagréable car chaude mais violente souvent.

 

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Pour faire du cyclotourisme en Indonésie il faut prévoir une cape cycliste. On en trouve sur place pour un prix abordable surtout quand on sait marchander car tout se négocie. En dehors du prix, l'important est de choisir une couleur bien voyante, jaune ou rouge, pour être bien visible dans un environnement assombri par les nuages. Je ne comprends pas que l'on puisse encore fabriquer des imperméables gris !

Au plan climatique il n'y a pas vraiment de saison qui l'emporte sur une autre, par contre il vaut mieux éviter les périodes de haute fréquentation touristique, à la fois pour être plus tranquille sur les routes et pour trouver un hébergement meilleur marché.

Le lac de Toba constitue une enclave chrétienne dans le plus grand pays musulman du monde par le nombre de pratiquants. On y trouve très peu de mosquées, par contre le nombre d'églises catholiques et de temples protestants est impressionnant. Pour la majorité chrétienne de la région, noël est la période de vacances par excellence. Les écoles sont fermées, les travailleurs exilés en profitent pour revenir au pays une semaine ou deux et les jeunes gens pour se marier car ainsi ils savent qu'ils pourront compter sur beaucoup de monde à la cérémonie.

 

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Femmes se rendant à l'un des nombreux mariages de fin d'année

 

Ceci implique que pour être tranquille, il vaut mieux aller à Toba entre le 10 janvier et le 20 décembre. Cela laisse de la marge. Mais les amateurs de danses et musiques traditionnelles voudront peut-être au contraire aller à Toba précisément pendant les fêtes de fin d'année pour assister à des mariages. Ils y seront accueillis à bras ouverts et invités à participer aux festivités. Ce n'est pas recommandé si on a prévu une longue étape mais comment résister ?

 

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Choisir sa base

La plupart des hôtels se situent dans les villages de Tomok et Tutuk sur la côte est de Samosir . Ces villages constituent l'entrée presque obligée de l'ïle. Ils sont reliés au "continent" par des bateaux-bus qui assurent la liaison avec la petite ville de Parapat qui accueille les autocars venant de Medan.

Il y a également quelques possibilités d'hébergement à Pangururan, sur la côte ouest mais le choix y est beaucoup plus restreint.

Samosir en elle-même n'est pas le lieu idéal pour réaliser des circuits en étoiles. Une fois que l'on aura fait le tour de l'île, il sera difficile d'éviter de repasser dans les mêmes endroits mais, en jouant avec les différents bateaux-bus, on pourra tout de même découvrir des lieux différents en conservant une base unique si l'on est bien entrainé car les circuits seront longs et pentus souvent. Pour les cyclotouristes débutants, il vaudra mieux recourir, au moins partiellement, au voyage itinérant.

 

Circuits pour cyclos en forme

LE TOUR DE L'ILE

Un cyclotouriste normalement constitué qui débarque sur une île a envie d'en faire le tour. C'est possible à Samosir en une journée à condition d'avoir une bonne condition physique et de partir très tôt le matin car il y a 140 km à effectuer sur des routes en mauvais état par endroits.

On prendra donc le temps, la veille, de bien choisir son hôtel à Tutuk ou dans un village voisin de façon à être opérationnel dès le lever du jour, voire même avant.

 

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Fête traditionnelle à Tutuk

 

La principale difficulté se situe au sud-est de l'ile car la route, au lieu de suivre la côte comme ailleurs, emprunte les crêtes.

Mieux vaut manger son pain noir d'abord et tourner dans le sens des aiguilles d'une montre en partant vers le sud. La route attaque la montagne dès le village de Tomok à 5 km de Tutuk et après les dernières maisons le bitume cède la place à une piste ravinée par les pluies équatoriales. Pour cette raison il pourra être judicieux de partir une heure ou deux avant le lever du soleil car quitte à aller doucement, il vaut mieux le faire très tôt le matin à la montée que le soir à la descente si on tourne dans l'autre sens. 

La route s'améliore à  mi-chemin de la montée et est de bonne qualité sur la crête. Il ne faut pas croire qu'après le col on va rouler sur du plat. Comme souvent lorsqu'on est sur une crête montagneuse, la route n'arrête pas de monter et de descendre. La dernière descente, celle qui nous ramène au niveau du lac, est la plus longue mais aussi la plus dégradée et il faudra attendre le village de Naingglolan, à mi-parcours du tour de l'ile, pour retrouver un revêtement de qualité correcte.

 

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Rizières en terrasses dans les montagnes du sud de l'île

 

La deuxième partie du parcours du parcours est nettement plus facile. Elle est pratiquement dépourvue de côtes et la route est à peu près bonne. Si l'on est surpris par le mauvais temps, des orages parfois violents peuvent éclater en fin de journée, on trouvera un hôtel à Pangururan  40 km avant de boucler la boucle.

L'île de Samosir est beaucoup plus longue que large. En son centre la montagne empêche de la traverser dans le sens de la largeur. Il y a des chemins de traverse dans le sud qui sont à l'état de pistes et il n'est pas certain que l'on gagne beaucoup de temps à les emprunter mais pour les explorateurs dans l'âme, c'est une expérience à tenter.

On pourra profiter de faire le tour de l'île pour vérifier les horaires des différentes liaisons avec le "continent" en particulier depuis les ports de Nainggolan au sud et Simanindo au nord.

 

SIAMBATAN

Siambatan se trouve en face de Simanindo à la pointe nord de Samosir. Si on a choisi Tutuk comme base, on y arrive en une heure (à Simanindo pas à Siambatan car il faut compter avec le temps d'attente à quai et le temps de la traversée).

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Plants de café à Siambatan

 

On rejoindra Parapat et donc Tutuk en reprenant le bateau, en suivant la rive du lac vers le sud. Au total il n'y a qu'une soixantaine de km mais il faut compter avec le temps des traversées et savoir que le parcours entre Siambatan et Parapat est très accidenté. Même si la distance parait faible à un cyclotouriste expérimenté, il convient de partir tôt le matin pour espérer rentrer avant la nuit.

 

PANGURURAN

L'objectif n'est pas le bourg en lui même qui n'est qu'à 35 km de Tutuk si l'on fait le tour de l'île dans le sens inverse des aiguilles d'une montre mais le sommet du cratère volcanique que l'on trouvera une vingtaine de km plus loin à l'issue d'une bonne grimpette comme il se doit.

L'avantage à Pangururan est que l'on peut quitter l'île par un pont. Ce n'est pas que les autres points de traversée soient onéreux ou déplaisants mais au moins ici on ne perd pas de temps.

Une fois au sommet, après avoir bien profité du panorama sur le lac de Toba, il faudra revenir par le même chemin car il serait trop long de trouver un circuit qui vous ramènerait sur l'ile avant la fin de la journée. 

 

LE TOUR DU LAC

Toba est comme Paris. Pour en faire le tour vous avez le choix entre le périph intérieur, sur l'ile et le périph extérieur le long du cratère. La différence est que la distance n'est pas la même. Compter 3 à 4 fois plus en suivant le cratère, autant dire qu'il faudra le faire en plusieurs jours avec des possibilités d'hébergement difficiles en certains endroits.

 

Circuits pour cyclotouristes débutants

Comme indiqué précédemment il n'est pas possible de se faire plusieurs petits circuits différents à partir d'un lieu unique de résidence sur, ou à proximité, de l'île de Toba.

Pour éviter de devoir toujours emprunter les mêmes itinéraires, il faudra recourir au voyage semi-itinérant, c'est à dire faire en 2 ou 3 fois les circuits que les cyclotouristes entraînés peuvent effectuer d'une seule traite.

SIAMBATAN

Siambatan se trouve en face de Simanindo à la pointe nord de Samosir. Si on a choisi Tutuk comme base, on y arrive en une heure (à Simanindo pas à Siambatan car il faut compter avec le temps d'attente à quai et le temps de la traversée).

 

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Maison traditionnelle à Simanindo

 

Quoi qu'il en soit, même en roulant doucement, on arrive à Siambatan en moins d'une demi-journée ce qui vous laisse le temps de prendre une chambre dans l'unique hôtel du village et même de faire une ballade le long du lac. Ca vaut la peine.

 

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Au pied du cratère à Siambatan. Au fond à droite l'ile de Samosir.

 

Par contre le lendemain matin il faudra partir tôt car si Parapat n'est éloigné que d'une quarantaine de km, il y a des côtes parfois sévères et la moyenne s'en ressent.

Une fois à Parapat il n'y a plus qu'à prendre le bateau pour Tutuk ou pour Tomok qui ne se trouve qu'à 5 km de Tutuk. La croisière pour Tomok est beaucoup moins chère, compter un euro contre deux pour Tutuk. Cette grosse différence de prix explique peut-être pourquoi les bateaux pour Tomok sont bondés alors que ceux pour Tutuk sont quasiment vides.

LE TOUR DE L'ILE

Là encore le tour de l'ile n'est pas à la portée d'un cyclotouriste pas ou peu entrainé. Même si on s'arrête à Pangururan, le premier lieu où trouver un hébergement à partir de Tutuk, il reste toute la partie sud de l'ile à boucler soit près de 100 km de parcours accidenté sur des routes souvent en mauvais état.

Dans ces conditions il vaut mieux renoncer à faire le tour complet de l'ile et faire des incursions vers le sud à partir de Tutuk et de Pangururan. Ainsi quand vous aurez jugé que vous en aurez fait assez, vous reviendrez tranquillement vers votre base.

A Pangururan, seul point de l'île relié au continent par un pont, vous pourrez en profiter pour aller faire un tour vers le sommet du cratère. Par contre il n'est pas raisonnable pour des débutants de se lancer dans le tour du cratère qui, rappelons-le est l'un des plus grands du monde. Bien sûr en effectuant de petites étapes tout est possible mais se posera à cours sûr le problème de l'hébergement en certains endroits.

 

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Panneau réalisé en pétales de fleurs. L'indonésien n'est pas trop difficile à comprendre pour nous car il utilise l'alphabet romain et de nombreux mots d'origine européenne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



16/08/2013
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