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LE VELO

Pour randonner avec plaisir il faut un bon vélo que ce soit en Europe ou sous les tropiques.

Les cyclotouristes confirmés préféreront sans doute emmener leur bicyclette avec eux. C'est faisable à condition de bien l'emballer pour qu'il ne souffre pas dans l'avion et de dégonfler les pneus pour ne pas qu'ils explosent dans la soute à bagages qui n'est pas pressurée. Ce serait dommage que votre vélo fasse aussi exploser l'avion et qu'il s'abime en mer malgré son bel emballage.

VTT OU RANDONNEUSE ?

Pour rouler sur de bonnes routes, le VTT n'est pas très efficace, en particulier parce que les pneus adhèrent trop au bitume. Ensuite le guidon ne permet qu'une position des mains qui peut devenir pénible après plusieurs heures de randonnée.

Mais le VTT comme son nom l'indique s'accommode de tous les terrains, pistes et mauvaises routes qui sont légion en Asie.

Une solution peut être de monter un guidon dit de course sur un VTT ou des roues de VTT sur une randonneuse. En tout état de cause il faut exclure le vélo de course avec ses pneus ultra fins, surtout pour le voyage itinérant. Les pneus de VTT à crampons pourront être avantageusement remplacés par des pneus lisses que vous amènerez avec vous d'Europe. Ils sont presque aussi résistants mais ils accrochent moins à la route ce qui est mieux quand on roule essentiellement sur des surfaces goudronnées.

Pour les chambres à air il faut faire l'inverse, à savoir remplacer sa chambre avec valve fine à la française par une chambre de VTT de 26 pouces. La raison en est que toutes les pompes en Asie, manuelles ou compresseurs, ont des raccords de type anglais.

VTT ou randonneuse devront être équipés de 2 porte-bagages, un à l'arrière et l'autre à l'avant. Par contre les garde-boue ne sont pas indispensables en hiver. 

Si vous n'en n'avez déjà un, vous trouverez des compteurs dans les boutiques spécialisées. Outre votre kilométrage, ils vous donneront votre vitesse, l'heure et les cours de la bourse. La difficulté est de bien les étalonner pour qu'ils mesurent précisément les distances.

J'ai monté un guidon de course sur un VTT, guidon qui permet plusieurs positions des mains. Le panier est bien pratique pour mettre l'eau, le casse-croûte et la carte routière. 

ACHETER UN VELO SUR PLACE

Emmener son vélo d'Europe en Asie n'est pas toujours une opération simple, surtout pour ceux qui habitent loin de l'aéroport. Penser à vérifier le prix que demande la compagnie pour le transport des bicyclettes. Certaines les incluent dans la franchise bagages, d'autres facturent un supplément qui peut être prohibitif.

Ensuite il faut penser qu'à l'arrivée il vous faudra quitter la mégalopole où atterrira l'avion, pour l'Asie du sud-est c'est souvent Bangkok, capitale infernale pour les cyclistes, mais ce peut être aussi Saigon ou Hanoï qui ne valent pas mieux. Plutôt que de traverser ces métropoles à bicyclette, vous avez intérêt à la mettre dans un train un bus ou un taxi pour atteindre la campagne. 

Dans ces conditions autant acheter un vélo sur place, dans une petite ville qui vous servira de base pour vos circuits en étoile ou de point de départ pour votre voyage itinérant.

On trouve un peu partout en Asie des vélos bon marché de qualité acceptable. De toute façon, si vous n'avez pas l'intention de ramener votre bicyclette à la maison, cela ne sert à rien d'y mettre beaucoup d'argent. Elle vous permettra toujours de boucler les quelques centaines ou milliers de km de votre périple. Au moment de rentrer à la maison vous pourrez la revendre à un petit prix, ou la donner !

Il y a peu de chances que vous trouviez un vélo tout équipé pour la randonnée, surtout s'il s'agit d'un VTT. Le plus souvent le vendeur acceptera de monter les porte-bagages qu'il vous faut. S'il refuse, allez voir ailleurs.

Pensez également que les Asiatiques sont globalement plus petits que les Européens et que les cycles sont plus adaptés à leur taille qu'à la nôtre. Vous pourrez avoir besoin de monter beaucoup la selle, au besoin demandez un tube de selle plus long. Un truc pour savoir si la hauteur de la selle est bonne; lorsque vous êtes assis dessus vous devez avoir la pointe des pieds de chaque côté qui frôlent le sol. Si vous arrivez à poser les doigts de pied, c'est que vous êtes trop bas. Beaucoup de cyclistes ont leur selle trop basse. Ca peut être pratique en ville pour s'arrêter aux feux mais ça diminue l'efficacité du pédalage et pour aller loin le cyclotouriste a besoin de toutes ses forces.

LES BAGAGES

Inutile d'emmener toute votre garde-robes pour pédaler sous les tropiques. Des vêtements légers en coton suffisent et s'il vous manque quelque chose, vous pourrez toujours l'acheter sur place pour presque rien. 

Principe de base pour transporter les bagages : tout sur le cycle rien sur le cycliste. Si vous avez un sac à dos, qui est plus pratique pour voyager qu'une valise, attachez le sur le vélo mais l'idéal est encore d'avoir des sacoches.

Les sacoches seront placées de préférence à l'avant car la roue arrière a déjà le poids du corps à supporter, inutile de la solliciter davantage. Si vous ne pouvez pas disposer tous vos bagages à l'avant, arrangez vous pour mettre un minimum de poids à l'arrière.

Il est assez difficile de trouver des sacoches en Asie, donc il vaut mieux les acheter en Europe avant de partir. Une sacoche de guidon ou un panier pourra s'avérer utile pour mettre la carte, le casse-croûte, la boisson ou la trousse à outils.

Là encore inutile de vider votre atelier de tous ses outils. Dans chaque village vous trouverez un mécano qui vous dépannera mais il vous faut au minimum une chambre à air de rechange et des démonte pneus en cas de crevaison en rase campagne.

Vélo d'un compagnon de route éphémère au Vietnam. Comme il se doit il a placé des sacoches à l'avant et le reste de ses bagages dans une remorque pour ne pas trop solliciter la roue arrière.  

LA TENUE VESTIMENTAIRE

Sous les tropiques le soleil est un ennemi. Si vous ne voulez pas devenir aussi rouge qu'un homard sortant du court bouillon vous devrez porter des vêtements longs recouvrant bien les bras et les jambes et des gants couvrant le dessus des mains. Les crèmes solaires ne suffisent pas lorsque vous restez plusieurs heures par jour sous le soleil tropical sauf pour le visage que l'on peut difficilement protéger autrement. De plus, les Asiatiques voient d'un mauvais œil les touristes qui exhibent leurs cuisses ou leurs épaules, surtout lorsque ceux-ci visitent des lieux de cultes.

Il faut aussi bien se couvrir la tête. Une casquette peut faire l'affaire mais un casque cycliste, pour des raisons évidentes de sécurité, est mieux encore. En milieu de journée on glissera une serviette sous le casque pour se protéger la nuque. Il faut se rappeler qu'été comme hiver il fait autour de 35 °c à l'ombre l'après-midi, donc la prudence est de mise.

Enfin il est utile de porter des lunettes de soleil couvrant bien les yeux.

 Quand je randonne en Asie, je me couvre de la tête aux pieds.

LES CARTES ROUTIERES

Difficile de trouver de bonnes cartes routières en Asie. Avant de partir on pourra acheter des cartes des différents pays (voir sur internet) mais elles sont à l'échelle du millionième pour la plupart. Elles peuvent convenir pour un voyage itinérant mais elles sont beaucoup trop imprécises pour se faire des circuits à partir d'un point fixe. Dans ce cas on pourra essayer de trouver des cartes locales à une échelle plus adaptée à la randonnée cycliste mais elles sont rares et quand elles existent elles sont souvent rédigées dans l'alphabet du pays indéchiffrable pour les analphabètes que nous sommes.

Un GPS peut être utile mais là encore il s'avère insuffisant sur les petites routes de même que les cartes disponibles sur internet, Google maps par exemple. Non seulement on peine à y distinguer les axes principaux des routes secondaires ou des pistes mais les noms de village sont écrits dans l'alphabet local, incompréhensible pour la plupart d'entre nous qui ne maîtrisons que l'alphabet romain.