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e-VELOTROPIK PAYS PAR PAYS

Qu'on se le dise, je n'ai pas visité tous les pays tropicaux à vélo. Mon expérience se limite à l'Asie du sud-est. Cela ne m'empêche pas de dresser un hit-parade personnel des pays que j'ai traversés.

CLASSEMENT DES MEILLEURS PAYS (vélo)TROPICAUX

J'ai établi ce classement en tenant des critères suivants, par ordre d'importance :

1 qualité des routes

2 densité du réseau routier

3 dangerosité de la circulation

4 densité et rapport qualité/prix des hôtels

5 densité et rapport qualité/prix des lieux de restauration

6 beauté des paysages

7 accueil de la population

Ce dernier critère n'est pas très pertinent car l'accueil de la population est bon à peu près partout sauf que dans certains pays le citoyen affable lorsqu'il est piéton se transforme en bête noire du cycliste lorsqu'il devient automobiliste mais là nous sommes plutôt dans le domaine de la dangerosité de la circulation. Quant aux paysages, leur intérêt peut varier beaucoup à l'intérieur d'un même pays.

 

1 - LA THAILANDE

De mon point de vue et en ce qui me concerne, je pense personnellement (je n'ai toujours rien dit mais j'y viens) que la Thaïlande est le pays le mieux pour le vélotropik.

Tous les critères évoqués ci-dessus sont favorables à ce pays avec une petite réserve cependant concernant la beauté des paysages en certains endroits. Si ceux-ci sont particulièrement beaux dans les zones montagneuses, c'est à dire en gros à l'ouest et au nord, ils sont un peu monotones sur le plateau d'Isan et dans la plaine centrale. Mais on ne peut pas tout avoir, le plat et la beauté.

Quant aux zones côtières et aux îles elles sont bétonnées ou en voie de l'être donc moins attractives que par le passé.

En tout état de cause le cyclotouriste débutant sous les tropiques aura intérêt à commencer par la Thaïlande. Les problèmes, car on peut toujours avoir des problèmes sur un vélo, y sont moins nombreux et plus facilement solvables qu'ailleurs dans cette partie du monde. Et puis Bangkok, qui est la destination la plus fréquentée et la moins chère de l'Asie du Sud-est, se révèle presque un passage obligé pour aller rouler sous les tropiques asiatiques.

En tête de mes critères j'ai placé la qualité et la densité du réseau routier car c'est un élément essentiel pour le cyclotouriste au long cours. Faire de la piste poussiéreuse ou boueuse selon la saison peut être marrant un temps mais on s'en fatigue vite. Quand on n'a pas le choix il faut faire avec mais justement en Thaïlande on a le choix. Le vététiste inconditionnel qui peste à la vue du goudron pourra se faire des circuits presque exempts de bitume et le cyclo normalement constitué qui évite de manger de la poussière y trouvera également son compte car les routes asphaltées sont suffisamment nombreuses.

Un deuxième bémol concernant le cyclotourisme en Thaïlande concerne les routes secondaires. Elles sont certes globalement de bonne qualité mais il est difficile de s'y repérer car les pancartes y sont rares et souvent écrites en alphabet thaï et donc de peu d'utilité pour nous autres analphabètes. Le problème est le même sur les bornes kilométriques, y compris sur celles des routes principales, mais au moins sur ces dernières trouve-t-on des pancartes bilingues (le terme n'est pas très bon car il s'agit en fait d'une transcription phonétique approximative dans notre alphabet).

En conséquence il vaut mieux éviter de prendre les petites routes lorsqu'on pratique un voyage itinérant sous peine de risquer de tourner en rond dans les rizières. La plupart des grandes routes comportent une bande cyclable ce qui limite les inconvénients du cyclotourisme sur les axes fréquentés.

Les cyclistes qui pratiquent la randonnée en étoile sont bien obligés de trouver de petites routes pour rayonner autour de leur lieu de résidence mais dans ce cas, tant qu'ils ne connaissent pas le coin par cœur, ils feront bien de revenir par le chemin qu'ils ont pris à l'aller s'ils ne veulent pas finir comme le Petit Poucet.

Avantage non négligeable pour les gens comme moi qui n'aiment pas marchander, les prix sont affichés presque partout, de l'hypermarché (encore rare) au marché du coin, de l'hôtel au petit magasin.

Question sécurité routière la Thaïlande est bien placée, en tout cas comparée aux autres pays de l'Asie du sud-est. Ceci est dû en partie au grand nombre de bandes cyclables mais aussi au relatif respect des automobilistes vis à vis des cyclistes. Certes la Thaïlande n'est pas la Hollande dans l'absolu mais elle l'est relativement dans le contexte asiatique.

 Cette relative bienveillance est aussi due à la progression continue du cyclisme de loisir dans la population locale. Il y a une dizaine d'années, lors de mes premières randonnées en Thaïlande, je ne croisais que des cyclotouristes européens. D'année en année j'ai vu le nombre de cyclistes thaïlandais augmenter. Beaucoup font leur tour de vélo le matin tôt avant d'aller au travail ou le soir à la fraîche. D'autres partent le weekend pour aller chercher la fraîcheur à la montagne. On voit des cyclistes de tous âges, essentiellement des hommes mais aussi de plus en plus de femmes. Après avoir délaissé le vélo utilitaire au profit de la petite moto les Thaïlandais reviennent vers le vélo de loisir comme les européens dans les années 70. Les autres pays de la région n'en sont pas encore là mais ça ne saurait tarder.


Une 4 voies à Mukdahan en bordure du Mékong. La bande cyclable réservée aux 2 roues est de bonne qualité comme souvent en Thaïlande.

 

On pourra s'étonner du nombre de barrages de police en Thaïlande principalement au nord et à l'ouest du pays. Ils visent essentiellement à arrêter les immigrés clandestins en provenance du Laos ou de Birmanie. Jamais les policiers ne m'ont demandé de présenter mon passeport ni même de m'arrêter. Au contraire, le plus souvent ils gratifient le cyclotouriste européen d'un grand sourire ou de quelques mots d'encouragement.


 

2 - LE LAOS

Il y a des points communs entre le Laos et la Thaïlande, à commencer par la langue qui est très proche de part et d'autre du Mékong qui marque la frontière entre les 2 pays.

Du point de vue développement, le Laos est loin derrière la Thaïlande ce qui n'est pas nécessairement un inconvénient pour le visiteur à la recherche d'authenticité. Par contre cela implique un réseau routier de moins bonne qualité et une infrastructure hôtelière limitée, notamment dans les campagnes. 

Si vous recherchez les plages de sable fin sous les cocotiers, le Laos n'est pas pour vous car s'il y a des cocotiers, le pays n'a pas d'accès à la mer et les rares plages ne se trouvent qu'au bord du Mékong dont la qualité des eaux n'incite pas à la baignade.

Par contre les amoureux de montagne seront comblés car elles couvrent 80% du territoire. Elles sont de toute beauté et abritent de nombreuses tributs aux habits multicolores mais sont difficilement accessibles à vélo et le néophyte fera bien de se cantonner à la rive gauche du Mékong à quelques encablures de la Thaïlande. Les routes y sont de meilleures qualité et surtout relativement plates. 

Question langue il ne faut pas s'attendre à trouver beaucoup de Laotiens parlant français. Les jeunes apprennent majoritairement l'anglais à l'école et les anciens qui ont connu la colonisation française ne sont plus nombreux et leurs souvenirs de la langue s'estompe. Il y a encore quelques traces écrites du français sur les façades (poste, pharmacie...) mais c'est l'anglais, comme dans les autres pays asiatiques, qui est devenu la langue internationale même si peu de Laotiens le maîtrise. 

 

Les voitures françaises sont rares en Asie y compris dans les anciennes colonies françaises comme ici à Sawanakhet au sud  Laos. 

 

3 - LE CAMBODGE

Ce qui est dit ci-dessus sur le Laos vaut également pour le Cambodge à ceci près que la circulation y est un peu plus dangereuse du fait des conducteurs de camions qui font peu de cas des cyclistes. C'est la raison pour laquelle je le place après le Laos dans mon hit-parade des meilleures destinations.

Autres différences avec le Laos, le Cambodge est moins montagneux, ce qui plaira à de nombreux cyclistes, et dispose d'un accès à la mer même si le littoral est limité. Les plages propices à la baignade sont peu nombreuses et presque toutes surexploitées. Ceci dit, allez -y vous n'en reviendrez pas, comme disait Desproges.


Le mécanicien qui répare mon vélo est unijambiste. Comme nombre de ces compatriotes il a sauté sur une mine posée par les Kmers Rouges ou par l'armée régulière cambodgienne.

 

4 - LA BIRMANIE

Du point de vue des paysages, c'est le pays que je préfère mais la Birmanie n'est pas le pays rêvé pour les cyclistes.

D'une part les routes sont rarement goudronnées et sont difficilement praticables, même à VTT. Il faut dire qu'elles sont entretenues par les populations locales, femmes et enfants y compris, dans des conditions qui se rapprochent de l'esclavagisme alors que le pays regorge de richesses naturelles qui sont confisquées par les militaires au pouvoir.

D'autre part les militaires  font peser un climat détestable sur le pays, principalement sur les habitants mais aussi sur les touristes. De nombreuses zones leur sont interdites et dans les régions autorisées il n'est pas rare qu'ils se fassent contrôler, surtout s'ils quittent les sentiers battus comme le font les cyclotouristes normalement constitués. Depuis quelques années les militaires semblent desserrer l'étau mais la Birmanie est encore loin de ses voisins concernant les libertés individuelles dans une région du monde qui n'est pourtant pas en pointe dans ce domaine. 

En dehors des zones touristiques il est difficile de trouver des hôtels et comme les habitants n'ont pas le droit d'accueillir d'étrangers chez eux, le voyage itinérant s'avère difficile. Il est en tout cas déconseillé aux cyclistes peu entrainés ou peu habitués à l'Asie.

A noter également qu'il est difficile d'accéder à la Birmanie par voie terrestre. Le poste frontière de Mae Sot a été réouvert aux bus mais il peut se refermer à tout moment. Il vaut  mieux arriver en avion depuis la Thaïlande ou la Chine, les 2 principaux pays qui entretiennent une relation aérienne avec Rangoon.


Autocar birman victime d'une crevaison. Vu l'état des routes et celui des pneus, les crevaisons sont fréquentes en Birmanie.

 

5 LE VIETNAM

Si j'ai placé le Vietnam aussi bas dans ma liste, ce n'est pas tant à cause de la mauvaise qualité des routes, qui s'améliorent d'ailleurs d'année en année, qu'à cause de la dangerosité de la circulation. Quelques régions mises à part, dont le delta du Mékong, il y a peu de routes goudronnées au Vietnam ce qui fait que la circulation se concentre sur les grands axes.

Il n'y a pas énormément de voitures particulières mais beaucoup de bus, ou plus exactement d'autocars, qui roulent à vive allure quelles que soient les conditions de circulation et qui se frayent le passage à grands coups de klaxon. Tant pis pour ceux qui arrivent en face. Les chauffeurs ne consentent à céder le passage que s'ils font face à un plus gros véhicule et à ce petit jeu le cycliste est en bas de la liste. Le poids lourd à la priorité sur le bus qui est prioritaire sur la voiture qui elle même brûle la priorité aux motos qui elles-mêmes... le tout dans un concert de klaxons. C'est la loi de la jungle qui prévaut même si celle-ci n'existe plus guère au Vietnam après les ravages commis par les B 52 américains.

Dans le delta du Mékong le bateau est un moyen de transport très prisé.

 

6 L'INDONESIE

Tout ce qui est dit ci-dessus sur le Vietnam vaut pour l'Indonésie, l'histoire des B 52 mise à part. La jungle y est encore présente même si elle a été mise à mal par une exploitation forestière intensive et par le surdéveloppement de la culture du palmier à huile.

Pourquoi dans ces conditions placer l'Indonésie après le Vietnam ? Parce que les automobilistes vietnamiens malgré tous leurs défauts, respectent à peu près le code de la route.

Ceci dit l'Indonésie mérite le détour mais pas à vélo en tout cas pas en voyage itinérant car il existe des coins sympa où la circulation est moins dense et à partir desquels on peut rayonner dans une relative quiétude.  

 

Les Indonésiens sont conscients que les routes sont dangereuses comme en témoigne ce monument aux morts un peu spécial dans le nord de Sumatra.

 

7 LA MALAISIE

 

La Malaisie est le pays des "trop".

 

Trop chaud.

Trop de voitures sur les routes.

Trop peu de petites routes.

Trop de palmiers à huile.

Trop de tours dans les villes, en particulier à Kuela Lumpur, la capitale.

Trop chers les  hôtels comparés aux pays voisins.

 

Il n'y a guère que les restaurants qui viennent un peu redorer le blason d'un pays qui se veut touristique certes mais pas cyclotouristique.

 

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  Le centre de Georgetown sur l'ile de Penang a su conserver ses maisons anciennes et c'est heureux.



18/04/2013
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