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f-QUELQUES IDEES DE VOYAGES ITINERANTS - La vallée du Mékong

 

LA VALLEE DU MEKONG 2.000 km

Le Mékong prend sa source au Tibet et va se jeter au sud Vietnam après un cours de 4.000 km ce qui en fait un des plus grands fleuves du monde. Il ne sera question ici que de sa partie inférieure qui va de l'extrême nord de la Thaïlande à l'extrême sud du Vietnam en passant par le Laos et le Cambodge ce qui fait tout de même plus de 2000 km.

S'il vaut mieux descendre le Mékong que le remonter, ce n'est pas tant à cause du dénivelé, qui n'est pas très important, qu'à cause des vents dominants qui viennent du nord et qui  mettent le moral du cyclotouriste dans les chaussettes quand il les prend dans le nez (les vents et non les chaussettes).

Pour faire ces 2.000 km, le cyclotouriste moyen devra compter un mois mais il est toujours possible de scinder le parcours en quatre par exemple.

1 LE TRONCON LAOTIEN

On partira de Mae Sai, à la pointe du triangle d'or, là où la Thaïlande, la Birmanie et le Laos se rejoignent. Inutile de passer du côté birman jusqu'au poste frontière de Tachilek où vous ne verrez rien de plus que des boutiques pour touristes. Au delà la zone est interdite aux étrangers et vous aurez acheté un visa pour rien ou presque.

Après une journée de vélo dans ce grand nord de la Thailande vous arriverez à Chiang Khong où vous trouverez facilement une chambre dans l'une des nombreuses guest houses qui bordent le Mékong.

Le lendemain vous traversez le fleuve grâce au nouveau "Pont de l'Amitié", pour vous rendre côté laotien à Houayxay. A partir de là le Mékong traverse les montagnes et vous ne pourrez pas le suivre bien longtemps faute de routes pour ce faire. Mieux vaut prendre le bateau qui vous mènera jusqu'à Luang Prabang en 2 jours et vous fera découvrir des paysages magnifiques. Mais il n'y a pas le feu. Plutôt que de filer directement vers l'embarcadère, cherchez un hôtel pour déposer vos bagages et passez le reste de la journée à flâner le long du Mékong, vers l'amont de préférence car la route est meilleure que vers l'aval.


2 jours de repos sur le bateau pour descendre jusqu'à Luang Prabang

 

Une fois à Luang Prabang, là encore prenez votre temps. C'est une des plus belles villes du Laos qui mérite au moins un jour qui pourra être mis à profit pour visiter les alentours.

Si vous voulez absolument continuer vers le sud en suivant le Mékong, vous pourrez prendre la nationale 1 puis la 4 mais outre le fait que cette dernière s'éloigne parfois beaucoup du fleuve, elle vous mènera en Thaïlande et si vous voulez revenir au Laos au niveau de Ventiane, la capitale, il vous faudra un nouveau visa.

Dans ces conditions autant prendre La nationale 13 qui vous mènera directement à Ventiane, directement c'est vite dit car il y a tout de même 350 km.

Ventiane n'a rien à voir avec les mégalopoles que sont la plupart des autres capitales asiatiques. Il s'agit d'une ville moyenne, très aérée avec en son centre quelques monuments de style stalinien qui détonnent un peu au milieu des cocotiers mais qui vont bien avec les drapeaux soviétiques que l'on voit encore un peu partout dans le pays.

De Ventiane la N 13 vous conduira en une semaine jusqu'au Cambodge mais là encore elle ne vous permettra guère d'apercevoir le Mékong qui reste le plus souvent à plusieurs dizaines de km.

Pour suivre le Mékong de près mieux vaut le descendre par sa rive droite, côté Thailandais.

2 LE TRONCON THAILANDAIS

Si vous choisissez de passer en Thaïlande pour descendre le Mékong par sa rive droite, vous aurez de plus belles routes qu'au Laos et vous serez plus près du fleuve mais vous devrez revenir au Laos dans l'extrême sud du pays pour pouvoir ensuite continuer vers le Cambodge. Il vous faudra alors acheter un nouveau visa, à moins que vous n'ayez pris un visa multi entrées à Houaysay. 

Quitte à passer en Thaïlande je préconise plutôt d'y rentrer dès le poste frontière de Nam Heuang sur la N4. Ainsi vous pourrez suivre le plus beau tronçon de la vallée du Mékong, à mon goût tout au moins, qui va de Chiang Khan à Nong Khaï en face de Ventiane. Vous êtes sur une petite route qui ne s'éloigne jamais beaucoup du fleuve qui, à cet endroit n'est pas encore domestiqué et doit se frayer un chemin entre les nombreux rochers qui encombrent son lit.



Après Nong Khaï vous êtes toujours sur une route secondaire mais le Mékong s'assagit et s'élargit. Jusqu'à Nakhon Phanom vous avez toujours les montagnes laotiennes en arrière plan. C'est déjà çà.

Ensuite vous devrez supporter une journée de vélo sur une grande route, de qualité certes mais qui ne laisse pas apercevoir le Mékong, jusqu'à Mukdahan. Là il est possible de retourner au Laos mais mieux vaut rester côté thailandais encore 2 jours jusqu'à Khong Siam. La route qui vous y mène est peu fréquentée, plaisante, et reste le plus souvent près du fleuve ce qui n'est pas le cas de la N 13 de l'autre côté.

Khong Siam est la dernière localité thailandaise sur le Mékong qui ensuite s'enfonce au sud Laos alors que depuis Chiang Khan, à 900 km plus au nord, il faisait la frontière entre les 2 pays. On entre à nouveau au Laos à la hauteur de Pakxé.

3 LE TRONCON CAMBODGIEN  

D'accord, à Paksé nous sommes au Laos et pas encore au Cambodge mais je ne me voyais pas faire un chapitre spécial pour les 150 km qui nous en séparent. Encore qu'il y aurait peut-être matière à cela car nous sommes là dans l'une des parties du Mékong dignes d'intérêt.

D'abord depuis Paksé il peut être utile d'aller faire un tour sur le plateau des Bolovens qui fabrique un excellent café. Cela ne prend qu'une journée aller et retour et si la pente est longue, elle est douce ce qui est un gage de facilité pour le retour.

De Paksé on pourra rejoindre Champassak, à 50 km au sud par la rive droite ou par la rive gauche en suivant la N 13 qui présente l'inconvénient d'être trop loin du Mékong pour espérer l'apercevoir. De toute façon, après voir fait étape à Champassak il vous faudra traverser le fleuve et reprendre la 13 jusqu'à Hat Xai Khun pour accéder à l'ile de Khong. C'est l'affaire d'une journée de vélo.

L'ile de Khong est la plus grande de la myriade d'îles qui encombre le Mékong entre Paksé et la frontière cambodgienne. Ce n'est pas la plus jolie, quoi que. D'un point de vue cyclotouristique elle ne manque pas d'intérêt. Elle possède une route de bonne qualité, pour le Laos, qui permet d'en faire le tour en moins d'une journée. Elle est moins fréquentée que les îles situées immédiatement au sud et offre cependant une bonne capacité de logement. Elle mérite au moins une étape d'une journée.

Plus au sud se trouve les îles de Dondet et de Donkhon qui sont reliées par un pont de chemin fer construit il y a une centaine d'années par les Français qui avaient construit une ligne de quelques km de long pour éviter les rapides qui entourent ces 2 îles et qui rendent la navigation impossible. Les marchandises en provenance du Cambodge étaient débarquées à la pointe sud de Donkhon et remontées à l'aide d'un gros treuil qui est encore visible, chargées sur un train qui les menait jusqu'au nord de Dondet où elles étaient chargées sur un autre bateau qui pouvait remonter le Mékong jusqu'au nord Laos après avoir été délesté de sa cargaison à destination du Cambodge ou du Vietnam. C'était la seule voie navigable possible pour désenclaver le Laos et on se demande pourquoi elle n'a pas été modernisée pour rétablir le trafic. L' investissement ne serait sans doute pas excessif au regard des avantages escomptés.

Si vous recherchez le calme, ce n'est pas sur ces 2 iles qu'il faut aller car elles sont envahies par les touristes qui viennent admirer ses rapides et ses paysages remarquables notamment au niveau de l'ancien port de Donkhon qui surplombe un Mékong assagi alors qu'il pénètre au Cambodge.

Je ne peux pas dire grand chose sur les 300 km qui séparent la frontière laotienne de Phnom Penh car je ne les ai pas parcourus à vélo. Mon expérience du Mékong au Cambodge se limite au lac de Tonlé Sap.

LE LAC DE TONLE SAP

Ce lac est unique au monde. Il s'agit en fait d'un gigantesque réservoir naturel qui se remplit en été pendant la saison des pluies quand le Mékong en crue n'arrive plus à évacuer ses eaux dans l'océan. Elles remontent alors par un bras du fleuve qui part de Phnom Penh et qui va jusqu'à la cuvette de Tonle Sap à 100km au nord-ouest de la ville. En hiver, avec la saison sèche, le lac se vide petit à petit ce qui fait que le delta du Mékong est toujours bien irrigué pour le bonheur des riziculteurs locaux.

Pour faire le tour du lac en vélo il faut compter une petite semaine. Malheureusement les nationales 5 et 6 qui permettent d'en faire le tour ne laissent pas l'apercevoir. On pourra se rattraper en prenant le bateau à Battambang la 2ème ville du royaume khmer.


Maisons et église flottantes sur le lac

Quelques heures pour descendre la rivière et traverser le nord du Lac dans un paysage de toute beauté et vous voici à Siemrep aux portes des temples d'Angkor.

 

 

4 LE TRONCON VIETNAMIEN

Mieux vaudrait parler des tronçons vietnamiens car avant même son arrivée au Vietnam, le Mékong se partage en plusieurs bras qui en font un des plus grands deltas du monde.

Chaque bras ne fait que 200 km ce qui est peu au regard des 4.000 km du cours du fleuve mais rien n'empêche d'en descendre ou d'en remonter plusieurs d'autant plus que le delta du Mékong est la région du Vietnam la mieux appropriée au cyclotourisme. C'est mon point de vue et je le partage. Le réseau routier est dense, ce qui fait que la circulation ne l'est pas, dense, et les routes sont en assez bon état. De plus c'est plat et vous avez des cafés qui vous servent la boisson du même nom pour pas cher du tout et vous offrent même des chaises longues pour vous relaxer. C'est là une incitation à la fainéantise mais, en fin d'étape, pourquoi pas !

Il y a plusieurs passages pour sortir du Cambodge mais le visa d'entrée au Vietnam n'est pas délivré à la frontière. Il faut se rendre au préalable dans une ambassade vietnamienne, à Phnom Penh par exemple.

Quel bras suivre si on ne doit en faire qu'un seul ? Difficile à dire. J'ai commencé par celui qui est le plus au sud avant de rejoindre le bras central à hauteur de Sadek, la ville d'enfance de Marguerite Duras. D'ailleurs on se demande souvent si on est sur le Mékong ou sur l'un des nombreux canaux qui sillonnent la région. L'eau est partout et c'est ce qui fait le charme du delta.

 

Il faut absolument visiter quelques-unes des petites îles qui se présentent à vous. Pour ma part j'ai parcouru celles de My Tho. La première, la plus petite est un véritable paradis pour les cyclistes car elle est interdite aux voitures; on en fait le tour en moins d'une heure mais rien n'empêche d'y flâner plus longtemps.

 


La ville de My Tho n'est qu'à une encablure et un ferry y transporte cycliste et piétons 

 


Route principale de l'île dépourvue de voitures mais pas de fleurs ni de fruits.

 

La seconde île un peu en amont, est enjambée par un pont suspendu qui en permet l'accès et de ce fait est moins tranquille mais elle vaut tout de même le détour. Il y en a d'autres dans ce cas. A chacun de faire ses découvertes.  

LE MEKONG, ARTERE DE LA REGION

De tout temps le Mékong a été la principale voie de communication intérieure de l'Asie du sud est. Il a servi aux tribus sino-tibétaines pour migrer vers le sud il y a quelques millénaires ou quelques siècles, voire quelques décennies pour les migrations les plus récentes. Aujourd'hui les migrants suivent plutôt les grandes routes sauf ceux sur 2 roues et sans moteur qui préfèrent l'itinéraire historique et on ne peut pas leur donner tort.  

 

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Lever de soleil à Chiang Khong

 

 

 

   

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 



23/05/2013
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