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Bali n'est pas une île facile pour les cyclistes. Il y a bien une route à peu près plate qui en fait le tour mais elle est très fréquentée, surtout dans sa partie ouest où en sus des inévitables motos et voitures japonaises, il y a moult camions qui viennent de Java par le ferry de Gilimanuk.

Pour être à peu près tranquille il faut aller à l'intérieur mais alors ça grimpe et les routes sont étroites. Et puis nous sommes en Indonésie ce qui veut dire que sur la route c'est le chacun pour soi qui prévaut et à ce jeu là le cycliste ne fait pas le poids. Il est vrai que les automobilistes balinois sont un peu plus calmes que leurs homologues de Sumatra mais les routes y sont aussi dangereuses. 

Et puis il y a le climat. Bien que située près du tropique sud, Bali a un climat plus équatorial que tropical ce qui signifie qu'il y pleut toute l'année ou presque. Certes la pluie ne dure que quelques heures chaque jour mais elle est violente et ce n'est guère agréable pour un cycliste d'être pris dans un orage en pleine campagne.

Voyage itinérant ou circuits en étoile ?

Aucune formule ne va de soi. A regarder la carte on pourrait penser que le tour de l'ile est idéal pour un voyage itinérant. Il est vrai qu'il peut se faire en une petite semaine mais par endroits il ressemble plus au périph parisien aux heures de pointe qu'à la destination de rêve proposée sur les brochures touristiques.

Quant aux randonnées en étoile, encore faut-il un point central. La plupart des routes de l'intérieur montent vers les sommets volcaniques en suivant les cours d'eau et les liaisons transversales sont rares.

Difficile dans ces conditions de se fabriquer des circuits. Seule la petite ville d'Ubud peut convenir, et encore ! Les amateurs de peinture et de sculpture pourront toujours se consoler en visitant les nombreuses galeries d'art de la ville et des villages alentours.

Têtes de buffles sculptées près d'Ubud

 A la sortie d'Ubud tôt le matin, on se fait doubler par des camionettes pleines de vélos qui se dirigent vers les sommets. Par contre aucun cycliste en vue dans le sens de la montée.

Le midi, on voit ces mêmes vélos dévaler la pente, chevauchés par des "cyclistes" qui sont montés en mini-bus. A quand la dépose sur les cimes par hélicoptère ?

Les soi-disant cyclistes ont-ils au moins pris le temps d'admirer le lac Batur au pied du volcan le plus actif de Bali. En tout cas s'ils l'on fait, ils ne peuvent pas ressentir la même émotion que celui qui est arrivé là par ses propres moyens.

 Si l'article ci-dessus vous a découragé de visiter Bali, vous ne verrez pas ses rizières en terrasses...

ni les couchers de soleil sur la plage de Lovina...

ni les processions hindouistes...

ni les balinaises se rendant au temple pour une cérémonie...

ni les paysans travailler à l'ancienne,

ET CE SERAIT DOMMAGE !

Bali c'est fini

Et dire que c'était l'ile de mon premier séjour

(dans l'hémisphère sud)

Bali c'est fini

Je ne crois pas que j'y retournerai un jour

(toute ressemblance avec une chanson connue des années soixante ne pourrait être que le fait du hasard)