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BANGKOK - CHIANG RAI  1.000 km

Pour aller de Bangkok à Chiang Rai il faut traverser la plaine centrale qui est un peu à la Thaïlande ce que la Beauce est à la France. Elle peut sembler peu intéressante d'un point de vue cyclotouristique et pourtant !

On partira d'Ayutthaya, l'ancienne capitale de la thailande, à 150 km au nord de Bangkok. D'accord c'est un peu de la triche mais on pourra compenser en poussant jusqu'à Mae Sai à l'extrême nord de la Thaïlande. Ainsi on évitera de traverser Bangkok à vélo, ce qui est vraiment galère, non seulement à cause de la circulation mais aussi de la difficulté à trouver la bonne sortie.

Si vous avez votre vélo avec vous, c'est mieux de prendre le train depuis la gare centrale de Bangkok car les bus n'acceptent pas toujours de prendre les vélos à bord.

Si vous avez décidé d'acheter un vélo en arrivant en Thaïlande, vous trouverez ce qu'il vous faut à Ayutthaya (voir l'article consacré à l'équipement).

Ayutthaya mérite qu'on y consacre un, deux voire trois jours, surtout si on aime les vieilles pierres qui sont plutôt rares en Asie. Vous y verrez des ruines de temples qui datent des années 2000 (après Bouddha car il ne faut pas oublier que nous sommes en 2556 dans le calendrier thaï).

Vous mettrez à profit ces quelques jours pour vous faire les jambes avant d'attaquer votre périple. Il n'est jamais bon de se lancer sur de grandes distances sans un minimum de préparation d'autant plus que la plupart des cyclistes randonnent sous les tropiques en plein hiver alors que leur entraiment estival est déjà loin.

On quittera Ayutthaya par la nationale 32 que l'on suivra pendant une centaine de km jusqu'à hauteur de Chai Nat on l'on croise la 11 qui nous emmène jusqu'à Lampang  en une semaine puis la 1 jusqu'à Chiang Rai et Mae Sai en 4 ou 5 jours.

C'est l'itinéraire le plus simple et le plus court mais il y a bien sûr des alternatives. Pour mieux profiter des paysages on pourra prendre des routes plus tranquilles pourvu qu'elles aillent vers le nord. On sera ainsi mieux à même d'observer les cigognes qui ont fui les rigueurs de l'hiver sibérien pour s'alimenter dans les rizières irriguées de la plaine centrale. On y verra aussi des échassiers non migrateurs et quantité d'oiseaux ce qui peut surprendre dans un environnement pauvre en arbres.

L'autre surprise vient des varans, nombreux dans certains canaux d'irrigation. Le varan est un lézard géant qui mesure 5 m à l'âge adulte. C'est un animal semi aquatique que l'on croirait sorti tout droit de Jurassic Parc. Il nage comme un poisson. Quand il n'est pas dans l'eau, il se prélasse sur les berges à condition qu'il ne soit pas dérangé car il est très craintif. C'est impressionnant de se trouver nez à nez avec lui mais le face à face ne dure pas longtemps, pas suffisamment pour sortir l'appareil photo. A moins d'avoir un téléobjectif, il est difficile à photographier. 

Jusqu'à Uttaradit, aux deux tiers du parcours, on est dans la plaine centrale même si parfois on doit s'élever un peu pour traverser des rangées de collines. Ensuite nous rentrons dans les montagnes du nord de la Thaïlande qui ne nous emmènent jamais bien haut mais qui peuvent être très pentues par endroits. L'itinéraire proposé ici par les nationales 11 et 1 présente l'avantage d'éviter les zones montagneuses les plus difficiles.

Comme toujours en Thaïlande on croisera des temples avec de magistrales statues de Bouddha quel que soit l'itinéraire choisi. Les amateurs d'art religieux adoreront mais les profanes dont je suis y trouvent aussi leur compte. Par contre il y a peu de choses à découvrir au plan de l'architecture urbaine, ancienne ou moderne. Les villes asiatiques ne brillent pas par leur originalité.

La petite ville de Phayao, à 100 km de Chiang Rai mérite toutefois une mention spéciale, non à cause de son architecture aussi banale qu'ailleurs, mais de par sa situation sur un lac entouré de montagnes qui n'est pas sans rappeler celui d'Annecy. De plus, la localité peut très bien servir de base pour effectuer des circuits en étoile variés. Voir plus loin l'article qui y est consacré.